Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Sucr&salé
6 décembre 2007

Paris

schiele_femme

Le coeur content, je suis monté sur la montagne
D'où l'on peut contempler la ville en son ampleur,
Hôpital, lupanar, purgatoire, enfer, bagne,

Où toute énormité fleurit comme une fleur.
Tu sais bien, ô Satan, patron de ma détresse,
Que je n'allais pas là pour répandre un vain pleur ;

Mais comme un vieux paillard d'une vieille maîtresse,
Je voulais m'enivrer de l'énorme catin
Dont le charme infernal me rajeunit sans cesse.

Que tu dormes encor dans les draps du matin,
Lourde, obscure, enrhumée, ou que tu te pavanes
Dans les voiles du soir passementés d'or fin,

Je t'aime, ô capitale infâme! Courtisanes
Et bandits, tels souvent vous offrez des plaisirs
Que ne comprennent pas les vulgaires profanes.

Charles Baudelaire, "Epilogue" in Le Spleen de Paris

Le tableau est une oeuvre d'Egon Schiele, une de ses plus connue certainement. Le travail de ce peintre viennois de la fin du XIXème siècle me fascine depuis que j'ai pu admirer ses toiles aux couleurs de mort (voire de putréfaction) et aux poses torturées à l'exposition "Vienne 1900". L'ambiance de scènes qu'il peint correspond à mes yeux parfaitement à l'atmosphère des poèmes de Baudelaire, surtout cette magnifique "Charogne" des Fleurs du mal. Et ici, l'association du tableau au poème passe par l'image de la ville "catin". Je vous conseille de faire un petit tour sur le net pour apprécier le style de Schiele, concentrez-vous sur les mains magnifiques qu'il crée.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Archives
Publicité