Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Sucr&salé
28 novembre 2007

Michèle & Antoine, 1er décembre 2007

Ma maman chérie se remarie. (hum...)

Depuis un an ils se connaissent, depuis 10 mois mon beau-père (en titre dans 3 jours) vit avec nous. Je me retrouve bien malgré moi affublée d'une flopée de nouveaux intervenants dans ma petite vie.
Cet homme très gentil tout d'abord, veuf comme ma mère, de son âge. A jamais inférieur à mon père. A jamais étranger, accepté comme je pourrai un jour accepter le petit copain de ma fille adolescente qui part en vacances avec nous, le noyau familial auto-suffisant. Et puis ses enfants, tous adultes, occupés heureusement ailleurs. La plus jeune, une battante pleine de joie de vivre, en espagne avec son compagnon beaucoup plus âgé qu'elle. Le 2ème fils ensuite, très croyant, passé à un moment de sa vie par le séminaire, pacsé avec un autre homme que je lui préfère amplement. L'aîné enfin, qui a eu beaucoup de mal à nous accepter, à accepter que son père remplace sa mère par la mienne. C'est pourtant le plus âgé, lui aussi père d'une petite fille avec une femme ayant déjà plusieurs enfants d'un 1er mariage. S'ajoutent ensuite les frères et soeurs du beau-père, leurs enfants, et toute la smala. (je me souviens plus facilement des animaux avec lesquels ils vivent que de leurs noms. Ma grande histoire d'amour avec les chiens et les chats...).
Et face à cette relation qui va se concrétiser dans quelques jours officiellement, je me sens... Impuissante? Décalée? Hors contexte?
Rien dans cette histoire ne relève de moi et de mes attentes ou envies. Je respecte le choix de ma mère, et son envie de remplir le vide de sa vie par une personne autre que moi. J'apprécie certaines des personnes qui vont se retrouver liées à moi.
Pourtant je continue à les regarder avec une arrière pensée : mais que viennent faire ces étrangers dans mes affaires! De quel droit nous livres-tu ainsi aux regards extérieurs maman?
Seule, tu m'appartenais.
Mon père s'est déjà échappé du cercle familial, de quelle faute me punissez-vous en vous enfuyant ?
Ce sont le genre de choses que mon instinct me crie. Bien entendu je sais que rien de tout cela ne tourne autour de moi, que la mort ou le remariage ne sont pas des fuites, juste des péripéties accrochées à la vie, à la votre plus qu'à la mienne. Et après tout je revendique souvent le droit de forger ma propre ligne de conduite.
Mais la partie non civilisée de mon esprit se bat contre ces haines qu'elle vous voue pour me laisser face au monde avec la nécessité d'être adulte, d'être exposée aux péripéties qui vous ont heurtées et me heurteront. Tout simplement d'être seule et forte. De devenir "Moi", cette chose unique et entière qui préférerait se reposer encore sous votre protection.
Je ne m'arrache pas à vos bras, c'est vous qui me repoussez des vôtres.
Certainement est-ce la raison pour laquelle j'ai autant de mal à couper le cordon, comme dans une rupture amoureuse celui qui prend l'initiative passe plus rapidement à autre chose que celui qui subit, quelques soient les circonstances précédant la fêlure.

Publicité
Publicité
Commentaires
S
Et je vais moi-même me contenter de dire merci, en prenant cette main tendue.
C
Un très bel article, très touchant...<br /> Que te dire sans paraitre maladroite... Courage ?<br /> Ou betement : Je peux être là ?<br /> Je vais me contenter de passer en silence, mais la main est là.
Publicité
Archives
Publicité